Se souvenir
« Je me souviens ». C'est la devise du Québec qui exprime avec ferveur, la gratitude et le respect dus à leurs Grands Anciens.
« J'ai oublié… » Toutes générations confondues, c'est en France, hélas, l'esprit de trop d'entre nous.
Pourtant assez nombreux, pour qui veut s'informer, certains prêchent depuis des décennies pour que soient enseignées les valeurs héritées de notre Histoire. Moqueries antipatriotiques leur ont été renvoyées en échos.
Promouvoir la France aurait pourtant dû être le fil d'Ariane de nos enseignements. Or, s'agissant de notre Nation, nous avons laissé des esprits malfaisants distiller chez nos jeunes un brouet nauséabond dans leur esprit perméable et vierge de toute malignité. En ce sens, nous, les Anciens, avons failli à notre devoir de mémoire et en évaluons aujourd'hui les désastreuses conséquences.
Les mots pour le dire. Dans des propos éducatifs, j'ai entendu « Il faut faire "société" » en lieu et place de "nation". De même que "territoire" et "pays" ne peuvent remplacer "France", l'élément fondamental constitutif de notre "Société". Pour les mêmes raisons, "République" et "républicains" participent souvent à l'effacement de notre entité qui est la "Nation France" : celle qui perdure sous différents régimes dans l'âme de son peuple.
En ces temps de terrorisme, nous avons aussi de plus en plus tendance à fondre victimes et héros dans un creuset de pensées plus ou moins équivoques.
Jugeons en : la victime du terrorisme qui se trouve être au « mauvais endroit au mauvais moment », appelle toute notre compassion mais la peine que nous ressentons à la pensée d'une vie ainsi brutalement supprimée, ne peut pas être exempte de colère à l'égard de son assassin.
Le héros lui, victime aussi très souvent, se projette dans l'actualité en intervenant au péril de sa vie pour en sauver d'autres : le colonel Arnaud Beltrame se sacrifie pour sauver une femme, Henri d'Enselme, "l'homme au sac à dos", sauve de jeunes enfants de la mort en faisant fuir leur agresseur, Dominique Bernard, professeur de lettres, fidèle à ses valeurs et à son engagement, se fait un devoir de protéger ses élèves.
On soulignera ici, l'impact de l'éducation reçue par ces héros. Élevés, aux pleins sens du verbe, dès leur jeune âge dans des valeurs civiques, morales, patriotiques, dans le respect de l'autre et du sacré de la vie, ils en sont pénétrés et armés pour s'opposer dans la seconde au drame qui leur fait face.
Leurs gestes nobles interviennent pour quelque chose de plus grand qu'eux, qui les dépasse : défense de la vie, défense de leur nation, de leur civilisation...
Les victimes se doivent d'être protégées, pleurées. L'acte d'héroïsme se vaut d'être honoré et présenté comme modèle en hommage à la volonté et au courage de ses héros.
Se souvenir. 11 novembre, 8 mai, 14 juillet... : des dates agenda de notre Histoire commune pour ne pas oublier.
Appelons à participer plus que jamais aux cérémonies honorant nos héros. Prenons quelques instants sur notre temps pour leur témoigner ensemble, aux accents de notre Marseillaise, respect et reconnaissance .
« J'ai un profond respect des dates anniversaires. Ces dates que le temps dispose autour de nous pour ouvrir un instant nos cœurs à ses mystères Et permettre au passé de voyager vers nous ». Yves Duteil
« Quand la nuit essaie de revenir, il faut allumer les grandes dates comme on allume des flambeaux. » V.Hugo
Merci à tous pour votre fidélité. Vos nombreux encouragements confortent notre esprit de défense et la valeur de nos fondements : "Amitié Solidarité Convivialité".
Meilleurs vœux à tous.
Jean Boulade